Lundi 07 Décembre 2015 Rabat
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Le Comité National de l’Environnement des Affaires (CNEA) et la Banque mondiale ont organisé du 07 au 10 décembre à Rabat un atelier d’échange autour des bonnes pratiques internationales en matière de développement du secteur privé et d’amélioration de l’environnement des affaires, avec la participation du Royaume Uni, de la Malaisie, du Monténégro et de la Turquie.

Les travaux de cet atelier ont été inaugurés par le Chef du gouvernement, en présence du Ministre de l’Économie et des Finances, du Ministre délégué chargé du Budget, du Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de la Directrice des opérations Maghreb de la Banque mondiale, du Président du GPBM, et des représentants de la CGEM.

Dans son allocution, Monsieur le chef du gouvernement a précisé que le cadre macro-économique Marocain a retrouvé sa stabilité suite aux différentes actions et mesures prises par le gouvernement dont notamment la réforme de la compensation et l’amélioration notable du climat des affaires. « Nous reconnaissons cependant que beaucoup reste à faire dans le cadre de ce chantier, tant il est du devoir de l’administration d’une part de baliser le chemin pour tout investisseur à même de contribuer à la croissance de l’économie nationale et d’autre part de faire en sorte que la population ressente les effets de ces efforts », a reconnu le chef du gouvernement avant de préciser que « cet atelier ne pourra que nous conforter dans cette voie et constituer une sorte de nouveau départ en termes de bonnes pratiques pour l’amélioration du climat des affaires ».

De son côté, le représentant de la CGEM a également fait part des progrès réalisés en termes d’amélioration du climat des affaires, au niveau notamment de la facilitation de l’investissement et des procédures d’import-export, lesquels se sont traduits par une amélioration du classement du pays.

Cet atelier avait pour objectif de doter les membres du CNEA et ses partenaires des techniques, outils et pratiques internationales en vue de leur permettre de mieux identifier, piloter, évaluer et communiquer sur les projets de réformes relatives à l’environnement des affaires au Maroc.

A côté du CNEA, quatre entités similaires ont participé à cet atelier. Il s’agit de :

  1. Better Regulation Delivery Office (BRDO) du Royaume Uni ;
  2. Unité d’impact de la réglementation (RIU) du Monténégro ;
  3. Conseil de Coordination pour l’Amélioration de l’Environnement des Affaires (YOIKK) de la Turquie ;
  4. Unité de Gestion de la Performance (PEMANDU) de la Malaisie.

Cette rencontre était une occasion pour les experts des différents pays participants d’échanger autour des approches, techniques et pratiques en matière de développement du climat des affaires en concertation avec les différents acteurs concernés. Le partage des expériences s’est focalisé sur les quatre axes suivants :

  • L’identification des contraintes ressenties par les opérateurs et professionnels du secteur privé : Les experts des différents pays ont présenté leurs bonnes pratiques et expériences en termes d’identification des difficultés de l’entreprise et les mécanismes qu’ils mettent en place pour assurer une remontée continue de l’information sur les contraintes à l’entreprenariat. A ce titre, les experts ont exposé les outils utilisés (enquêtes d’entreprise, plateformes de dialogue public-privé, portails internet et applications technologiques, Baromètres, etc.) ainsi que les autres canaux exploités dans ce sens tels que les rapports et classements internationaux ;
  • L’élaboration d’une stratégie de réforme à moyen terme de l’environnement des affaires déclinée en plans d’action opérationnels annuels : Les experts ont partagé leurs expériences dans l'élaboration des stratégies pour améliorer l'environnement des affaires, basées sur l'analyse et l'identification des principaux obstacles à la croissance du secteur privé et de l'investissement. La démarche selon laquelle leurs pays ont réussi à mieux intégrer leurs propres actions de réformes dans les stratégies nationales existantes a été également présentée ;
  • La mise en oeuvre des projets de réforme et suivi des actions : Les différents intervenants ont débattu les expériences relatives au pilotage du processus de mise en oeuvre des projets de réforme et à la coordination des programmes de réforme impliquant plusieurs acteurs publics et privés. En outre, les quatre pays ont détaillé leurs méthodes de « monitoring » pour évaluer les activités et les résultats des projets par rapport aux objectifs tracés ;
  • La communication et engagement des parties prenantes : Les approches novatrices en matière de communication sur les réformes et avec les différentes parties prenantes a fait aussi l’objet d’un échange entre les différents participants à cet atelier.

La confrontation de l’expérience du CNEA avec celle des quatre entités ayant participé à cet atelier a permis de dresser un ensemble de recommandations à même de garantir une meilleure coordination des réformes engagées par le comité et d’améliorer le positionnement institutionnel du CNEA.

Sur le plan institutionnel, le CNEA est appelé à prendre en compte les aspects régionaux, sectoriels ainsi que la représentativité d’autres acteurs du secteur privé et ce, à travers :

  • La mise en place de mécanismes de coordination entre le CNEA et les différents CREA ; 
  • La mise en place de commissions techniques par thématique et par secteur économique ;
  • La mise en place d’un organe au niveau du CNEA pour le volet légal et réglementaire qui sera en charge de la mesure d’impact réglementaire des réformes ;
  • L’amélioration de l’approche participative dans la conception et la mise en oeuvre des réformes ; 
  • L’intégration du milieu académique dans les travaux du CNEA.

Sur le plan stratégique, le CNEA est appelé à se doter d’une stratégie à moyen terme d’amélioration de l’environnement des affaires, et ce à travers :

  • La réalisation d’enquêtes terrain auprès des entreprises pour l’identification des projets / contraintes ;
  • La priorisation des principales contraintes à l’entreprenariat et au développement d’un plan d’action sur 4 ou 5 années pour l'amélioration de l'environnement des affaires ;
  • La réévaluation de la réglementation des affaires ;
  • La mise en place d'un mécanisme de coordination entre la stratégie du climat des affaires et les stratégies sectorielles.

Sur le plan opérationnel, le CNEA gagnera en termes d’efficacité de mise en oeuvre des réformes et ce, à travers l’amélioration de la mise en pratique d’un ensemble d’outils et de méthodes de gestion des projets. A ce titre, trois axes d’amélioration opérationnelle ont été retenus :

  • Le renforcement des capacités des membres du secrétariat du CNEA en termes de gestion des projets selon les méthodes reconnues à l’échelle internationale ;
  • La généralisation de l’utilisation de la plateforme de travail collaboratif au profit de l’ensemble des chefs de projets ;
  • La mise en oeuvre d’une stratégie de communication autour des réformes engagées dans le cadre des travaux du comité.